Objet: pérégrinations automnales en
Yvelines
En cette fin de semaine, la météo nous a
offert une rallonge inattendue de l’été qui s’est achevé il ya quelques
jours à peine. Belle aubaine pour faire vrombir les moteurs et partir en chasse
de belles pierres avant l’arrivée des premiers frimas.
Matthieu et moi avions jeté notre dévolu
sur le Nord mais un message inopiné de Guy Léon Dufour me fait changer de
projet. : Samedi, jour traditionnel d’union maritale, il y a fête du côté
de Dreux et un petit clin d’œil aérien au dessus des convives serait le
bienvenu. : Ce sera donc l’Eure et Loir.
Départ d’Ennery après une brume tenace
sans connaitre exactement les objectifs. Je dois récupérer la voile
nuptiale du côté de Méré mais pour ce qui est du reste, ce sera « terra
incognita ». Il est près de 16h lorsque nous repartons de l’usine
adventure, ce qui nous laisse peu de choix sur le parcours de vol en fin de
soirée. La raison nous guide vers le petit terrain où Emmanuel Lacan fait ses
essais paramoteurs. Il y a quelques jolies choses à dénicher dans le coin.
Sur ledit terrain, un placide
aéromodéliste voir débarquer une camionnette blanche d’où sortent deux
loustics et une remorque dont ils extirpent une quantité de matériel qui évoque
davantage l’étalage d’un forain un jour de foire que l’outillage indispensable
d’un sport aéro-motorisé.
Matériel monté, Mathieu s’envole
mais pour moi, les ennuis commencent. C’est relativement habituel, et pourtant,
je ne m’y fais toujours pas. Aujourd’hui, c’est le démarreur électrique qui a
décidé de me rappeler à son bon souvenir. Usine-terrain = 4 km. En deux coups
de cuillère à pot le moteur est déposé chez adventure. C’est momentanément
irréparable mais Guy me prête un Pégase de rechange : la soirée ne sera
pas fichue.
Retour terrain. Décollage quasi –immédiat.
Direction l’Afrique… Ou pour être tout à fait exact le parc et le château de
Thoiry où, je l’espère, les fauves ont déjà dîné. Thoiry, beau bâtiment du
XVIIIe envahi par Noé en quête d’une arche qui ne lui refile pas le mal de
mer. Surtout ne pas tomber en panne de quoi que ce soit. . Il me semble
bien apercevoir une faune diversifiée sans grand rapport avec nos ruminants. Et
c’est là que la question se pose : herbivores ou carnivores. Pourvu qu’ils
soient bien repus.
A 3 ou 4 km dans le sud-ouest siège le
beau château de Villiers-le-Mahieux . Habillage intérieur bourgeois, mais les
douves et les tourelles fleurent bon l’époque ou les propriétaires devaient se
chamailler pour l’honneur d’une pucelle ou pour un morceau de la vraie croix.
Heureuse époque ou les autodafés remplaçaient avantageusement la série
américaine du dimanche soir sur une chaîne généraliste.
Direction plein sud. A une dizaine de
kilomètre se trouve le petit village de Grosrouvre. C’est ici que l’industriel
François Pinault a transformé le château de la Mormaire en musée d’art
contemporain à ciel ouvert. Ca tombe rudement bien… C’est aussi une occasion
d’aller rendre hommage à Robert Merle (et à la famille de Siorac) dont
l’ancienne propriété est camouflée quelque part dans cette multitude de
charmants petits hameaux.
La route du retour est parsemée de jolies
petites propriétés toutes plus coquettes les unes que les autres. J’en suis là
de mes pérégrinations rêveuses et aéronautiques lorsqu’un message radio
d’Emmanuel me ramène à une réalité plus contemporaine. A quelques centaines de
mètres de Méré, autrement dit juste sous mon nez c’est le foutoir. La N12 est
tapissée de camion et d’auto qui pour l’heure n’ont rien de mobile. Un peu plus
loin un cercle de personnages tout de bleu vêtus semble faire une ronde
enfantine en plein champ. Tous renseignements pris il s’agit d’une descente de
gendarmerie sur un camp de manouches et le gros coléoptère bleu roi qui
tournicote autour du parc qui ressemble à s’y méprendre au salon de la
caravane, semble confirmer la chose. Tout ceci ne me dit rien qui vaille. Un
coup de commande vers la gauche pour regagner le terrain de départ, suivi
d’assez loin heureusement par l’hélico de la gendarmerie, et je pose .
Après une belle accalmie, la fin de la
journée se termine en vol crépusculaire avec Emmanuel pour guide. Merci à Sonia
pour le confit de canard et le petit cahors qui met à point final à cette belle
journée d’automne.
Vincent (le Vicomte)
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Jolie ferme qui rappelle
la vocation agricole du pays d’Yvelines au confins du Hurepoix |
Jolie ferme qui
rappelle la vocation touristique du pays d’Yvelines au confins du Hurepoix |
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Thoiry côté cour
(sans lion ou autre bestiole exotique) : un joli palais renaissance
modifié à la fin du règne de Louis XIV
Thoiry côté village |
Le château de Millemont, petit bijou des
XVIe et XVIIe siècles qui a abrité l’équipe de Sofia Coppola pour le tournage
de « Marie Antoinette » et dont je connais bien le parc pour y
avoir atterri de façon… disons non conventionnelle (par bonheur en ce jour
maudit, les gens du château ne sont point accourus, brandissant faux et
fourches, comme ils avaient coutume de le faire à l’atterrissage des
montgolfière à la fin des années 1780) |
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Le bel habillage
de verdure du château de Launay à Villiers-le-Mahieux ne cherche pas à
dissimuler ses origines médiévales
L’industriel François Pinault a
jeté son dévolu sur le petit château de la Mormaire, construit au XVIIIe à
Grosrouvres, à l’orée de la forêt de Rambouillet. C’est là, à l’abri de
la plupart des regard qu’il s’adonne à sa passion pour l’art contemporain.
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Cadre champêtre,
pas de guichet ni de visiteurs pour se placer entre vous et l’objet. Sa
vision inciterait à la réflexion et à la contemplation mais la manœuvre
aéronautique ne permet pas d’avoir un regard plus analytique sur l’artiste et
sur son œuvre… il ne s’agit pas de faire partie du paysage ! |
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C’est quelque part
autour de cette église, au Chêne Rogneux, que Siorac est devenu comte d’Orbieu
sous la plume de Robert Merle